Artérite oblitérante des membres inférieurs

Artérite oblitérante des membres inférieurs

L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI), est une maladie fréquente due à l’athérosclérose et, le plus souvent associée à d’autres localisations cardiovasculaires. Elle peut entrainer, de surcroît, la survenue d’un handicap fonctionnel entamant la qualité de vie du patient.
Sa prévalence augmente avec l’âge, allant de 2% des patients de plus de 60 ans jusqu’à plus de 11% des patients âgés de plus de 75 ans. Sa morbimortalité cardiovasculaire est de 50% à 50 ans, pronostic sévère comparable à certains cancers.

Maladie intrinsèquement liée à l’âge

La prévalence de l’AOMI chez le sujet âgé a progressé très nettement ces dernières années du fait du vieillissement de la population et de l’émergence d’une nouvelle population de patients qui auparavant décédé après un infarctus du myocarde grave et, qui maintenant, grâce aux progrès de la médecine, survivent; ils peuvent ainsi développer une AOMI quelques années plus tard.
Cette artérite est très longtemps asymptomatique chez le sujet âgé qui, du fait de la présence d’autres pathologies intriquées, le plus souvent arthrosiques, est déjà limité dans ses déplacements; ce qui ne permet pas à la claudication artérielle de se révéler et de devenir handicapante. Souvent son diagnostic se fait au stade d’ischémie critique, stade où le pronostic fonctionnel et vital est engagé.
L’atteinte le plus souvent distale et la présence de nombreuses comorbidités associées rendent la revascularisation par angioplastie ou pontage plus risquée avec des résultats très variables. Malgré leurs âges avancés, ces patients peuvent bénéficier de la trithérapie par IEC, anti plaquettaire, et statine, améliorant ainsi leur pronostic cardiovasculaire.
Les mesures de dépistage seront donc aussi à entreprendre précocement avec, en particulier, la mesure de l’IPS (index de pression systolique) afin de traiter au mieux cette artérite sur terrain fragile.

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Chez la femme

La protection hormonale pré-ménopause étant le plus souvent bien loin et l’exposition aux facteurs de risque de plus en plus souvent identique à celle des hommes, la prévalence de l’AOMI devient parfaitement comparable à celle de l’homme. Elle reste malgré tout une réalité sous-estimée en pratique clinique.
La symptomatologie atypique, voire absente, l’intrication potentielle de comorbidités telles que l’ostéoporose ou l’arthrose, peut conduire à un diagnostic retardé. Cela a pour conséquences de prendre en charge les patientes à un stade déjà très avancé de la maladie. Le traitement pharmacologique est également souvent incomplet chez la femme. La meilleure connaissance de l’AOMI chez la femme pourrait contribuer à une prise en charge diagnostique et thérapeutique plus précoce et plus efficace, ainsi qu’à une meilleure prévention cardiovasculaire.

Chez le patient diabétique

L’artérite se distingue par un mécanisme qui est davantage lié au déséquilibre de la glycorégulation (hyperglycémie chronique et insulinorésistance) et à un état pro-thrombogène multifactoriel (hypercoagulabilité et activation plaquettaire).
Sa présentation clinique associe une atteinte sévère distale multi étagée accompagnée d’une médiacalcose et d’une neuropathie périphérique.
Son pronostic reste sombre car, à un risque local élevé d’amputation, s’associe une morbimortalité cardiovasculaire importante. Sa prise en charge a bénéficié des avancées considérables de l’angioplastie périphérique distale, pouvant atteindre même l’arcade plantaire.

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